23 mai 2006

Parc PHOENIX 2005 - Nice



Gaïa - Installation au parc Phoenix de Nice (en face l'aéroport) en juin et juillet 2005. Thème : "Element Terre".
8 Arches en lamellé collé, troncs et branches de chêne vert.
PROPOSITION :
En plaçant le visiteur au centre de l’œuvre, dans un hémisphère de bois, pendant quelques instants, il se retrouve isolé de son environnement. Cela lui permet de développer une perception particulière vis à vis de l’œuvre et de sa justification dans le contexte du lieu.

Cette pièce est à l’image de la Terre, ferme et fragile. L’homme est en train de brûler ses ressources, de mettre en péril la vie sur la planète. Nous avons besoin d’une protection contre nous-mêmes.

L’aspect chaotique, calciné, presque agressif de l’extérieur (Yang), contraste avec l’intérieur en demi-sphère, douce, claire, presque lisse et reposante (Yin). Cocon de protection contre les agressions, tout en rondeur, la personne qui s’y retrouve doit pouvoir vivre un moment d’introspection, comme un retour dans une enveloppe placentaire, pour une mise en relation avec les éléments, avec l’équilibre fragile du vivant et avec elle-même.

Il est possible d’imaginer que le deuxième hémisphère est sous la surface du sol. L’observateur est donc placé entre l’élément - de la cosmologie chinoise- Terre (éther) et Bois (air).

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L'Abri

Vaisseau surgi de l'horizon des temps,
Stèle vouée à l'Homme qui l'attend,
L'Abri est là, depuis toujours présent,
Face à l'Univers et bravant les ans.
Que lui importent en effet cent siècles,
L'intemporel en lui défie les cycles.
L'usure ne l'atteint point, qui le sert,
Mille nations autour de lui passèrent.
Ancré dans l'argile qui le nourrit
Et lui insuffle à jamais l'Energie,
Il s'élance à l'assaut de l'Infini
Qui lui rend l'essence de son génie.
La courbure de ses arches sacrées
De la Cathédrale dit les secrets :
Nul élément absent à sa naissance,
Ainsi la Terre et l'Air en harmonie
Créèrent l'Esprit sans parcimonie,
Feu du soleil, Eau du ciel en puissances.
Le Bois donne la Force primitive
A cette structure sauvage et vive.
Des matières dont il fut façonné
C'est la plus noble et la plus réputée ;
Il confère à ces lieux sérénité,
Et au passant protection assurée.
De quelle mer déchaînée tira-t-on
La coiffure de branches et de troncs,
Pareille armure à humaine parure,
Chevelure éphémère qui perdure ?
Enfin la souche qui trône en son centre
N'offre-t-elle pas son siège à qui entre ?
Ami, te trouveras en cette enceinte
L'âme en repos, la perfection atteinte.
Puisses-tu poursuivre en paix ton chemin,
Et que chantent donc tous tes lendemains !


Jacques Relat
Septembre 2005